Racines musicales cubaines

salsa

Etude réalisée par SUAPS – Université du Maine 

http://www.univ-lemans.fr/_resources/VIE_ETUDIANTE/pdf/suapspdf/ddanse.salsa.bis.pdf

 

LA MUSIQUE

Ce qu’on appelle aujurd’hui SALSA est un terme aussi large que JAZZ ou ROCK.

Difficile à définir et sujet à controverses, ce complexe musical est plus qu’un genre musical, une fusion ou un style musical. Il est issu de nombreux rthmes tels que le son, le mambo et la guaracha de Cuba, la plena et la bomba de Porto Rico, et différents styles tels que la charanga, le conjunto, le sexteto et d’autres. Mais il est principalement basé sur une fusion de son montuno et de mambo. Les premières chansons sont Donde estabas anoche (1925, Ignacio Pineiro) et Echale salsita (1933, Ignacio Pineiro). Par confusion ou but commercial, on utilise parfois le terme « salsa » pour y englober d’autres genres incomptatibles tels que le merengue, le cha cha cha , voire la latin-house, la cumbia, la bachata.

Le terme SALSA englobe cette variété de styles rythmiques et de formes musicales. Pour étudier les racines de la salsa, nous devons nous tourner vers Cuba à cause de ses contributions énormes à ce type de musique. Des pays comme les EU, Porto-Rico, le Venezuela, le Mexique, la Colombie et la République dominicaine ont assi contribué au développement de la salsa, mais c’est à Cuba que furent développées ses bases.

Techiquement, la salsa peut être décrite comme un terme général qui regroupe toutes ces musiques, lesquelles sont toutes structurées autour d’une cellule rythmique appelée CLAVE. Ce qui distingue le rythme de la salsa est cette structure rythmique dans laquelle présence et rythme sont strictement maintenus par les musiciens et les arrangeurs, qui créent ainsi une base rythmique unique dans les styles musicaux d’origine afro-caraïbe.

La musique cubine est une fusion d’harmonies, de mélodies, de rythmes et d’instruments d’Afrique et d’Europe. Cette fusion continue d’éléments dès le XVIème siècle a donné naissance à une multitude complexe et fascinante de formes musicales, donnant à la salsa sa variété d’aspects, d’instrumentations, de pas de danse, de formes poétiques, de structures et de phrases rythmiques et mélodiques.

Un facteur majeur dans le développement de la salsa est sa connexion profonde avec plusieurs styles de percussion, ceci plus particulièrement à Cuba, où les peuples africains réduits en esclavage purent préserver leurs traditions sacrées et séculaires de percussion.

Cette intégration de la percussion dans la culture populaire est peut-être ca caractéristique dominante des musiques afro-cubaines– et de toutes les musiques afro-centristes. L’héritage rythmique de la salsa est directement lié à la musique populaire cubaine.

L’histoire de cette musique commence donc en Afrique ou plutôt dans les Caraïbes avec l’arrivée des esclaves africains. Ensuite est née la Rumba, dans la province de Matanzas au millieu des années 1800 ; puis l’ancêtre probablement le plus proche de la salsa que nous connaissons, le SON.

 

LE SON

Cette musique, construite sur un rythme à quatre temps, est née à Cuba à la fin du 19ème siècle est initialement houée par un trio de musiciens : « un « tress » (guitare à 3 doubles cordes), des bongos et parfois des claves et un instrument de basse (le marimbula).

Au fil des sièceles, le SON évolue et se joue avec 6 musiciens. Le tempo s’accélère et en 1930, on voit naître le SON MONTUNO, fondé par le cubain Arsenio Rodriguez par une fusion entre le guaguanco (l’une des formes de la rumba) et le SON. Les instruments se modernisent (piano, basse ou, contrebasse, cuivres…).

 

DIFFUSION DE CETTE MUSIQUE A CUBA

L création de l’Etat livre et associé de Porto Rico en 192 déclenchera de grandes sorties migratoires de cette île vers la côte Est des Etats-Unis, et spécialement vers le Spanish Harlem (El Barrio), une partie du quartier « Est Harlem » de Manhattan à New York entre la 1ère et la 5ème avenue et les 96ème et 125ème rues Est (on les baptise Nuyorican).

Ainsi, de nombreux musiciens ortoricains jouent à New York les rythmes latins à la mode. Ces rythmes proviennent majoritairement de Cuba, alors centre de la vie culturelle des Caraïbes de par sa situation géographique.

Mais après la révolutio cubaine achevée en 1959, de nombreux cubains émigrent aussi aux Etats-Unis (New York et Miami). Cuba, par l’embargo, perd son rôle culturel central, laissant à New York ce rôle de pôle d’atraction.

La musique à New York sera alors majoritairement d’insiration cubaine, jouée par des musiciens de outes les Caraïbes. En particulier, le combo de Cortijo et son chanteur Ismael « Maelo » Rivera cumulent les premières en jouant ces rythmes lors d’une tournée à New York. Les portoricains ne délaissent pas pour autant leurs propres tythmes (bomba, plena…).

New York voit défiler plusieurs modes venues de Cuba :

  • le MAMBO en 1949 (après avoir transité par le Mexique)
  • le CHA CHA CHA en 1954
  • la PACHANGA en 1964
  • le boogaloo EN 1966 (proche du rhthm’n ‘blues, destiné à contrer la musique des Beatles).

Vers 1967, les musiciens vont revenir à des sources plus latines, le son montuno particulièrement.

Les musiciens New-yorkais vont innover en utilisant également des bongos et en ajoutant un ou plusieurs trombones à la section cuvres.

En 1964 JOHNNY PACHERO crée le label « Fania Records » avec son avocat Jerry Masucci. Un orchestre voit le jour, la Fania All Stars, réunissant les meilleurs musiciens et chanteurs de la maison du label Fania. Le premier concert du groupe a lieu en 1968 et fait salle comble. IL met en scène les musiciens de la Fania All Stars ainsi que des artistes invits tels que Tito Puente, Eddie Palmieri, Richie Ray & Bobby Cruz, Papo Lucca. Après de nombreux autres concerts, l’orchestre se produit au Yankee Stadium (60.000 places) le 24 août 1973. A partir de cette date, sous cette impulsion, le nom de « salsa » sera massivement utilisé commercialement pour désigner ce mouvement.

Parmi les musiciens et chanteurs de la Fania All Stars on retrouve : Johnny Pacheco, Ray Barretto, Willie Colon, Bobby Valentin, Larry Harlow, Roberto Roena, Celia Cruz, Hector Lavoe, Cheo Feliciano, Ismael Miranda, Justo Netancourt, Ismael Quintana, Pete « El Conde » Rodriguez, Santos Colon.

 

LES DIFFERENTS STYLES MUSICAUX

A ses débuts, dans les années 70, la Salsa était un style musical nouveau, dont les principales caractéristiques étaient : généralement pour un rythme et une structure de Guaguanco, une orchestration de Charanga dans laquelle on remplace les violons par une section de cuivres, des textes largement narratifs, à thématique souvent afro-caribéenne, et la présence du soneo. Malgré la diversité et l’originalité individuelle des divers artistes des débuts, la présence de ces éléments dans leurs productions est manifeste et constitue un « tronc commun » que l’on qualifie de « Salsa classique » (salsa dura, salsa gorda).

Au cours des années, on a vu se développer plusieurs courants :

  • La Salsa consciente : ou Salsa à texte. Hector Lavoe, Ruben Blades et Willie Colon sont les principaux artistes représentatifs de cette tendance, qui se caractérise par des textes riches, poétiques, avec un fort contnu revendicatif, social, voire politique. Elle prend forme vers le millieu des années 70.
  • La Salsa Romantica ou erôtica : appelée Salsa Monga (molle) par ses détracteurs, ce style allie mélodie douces et romantiques à des rythmes souvent lents, et des textes romantiques voire érotiques. L’art du sonéo est souvent abandonné au profit de voix qui « collent » avec la thématique des chansons. La Salsa romantica inclut de nombreuses reprises de boléros, d’où le sobrique de bolero ritmico. Cete tendance prend forme dans les années 80, pour culminer vers le début des années 90.
  • La Salsa New-yorkaise moderne : ce style, largement initié par le compositeur-arrangeur new-yorkais Sergio George, reste, au niveau des textes, dans le registre de la romantica, mais revient vers une salsa plus rythmée, en s’insirant en partie de la Timba cubaine rythmiquement, de la pop américaine pour les mélodies, et intégrant des éléments de hip-hop voire de ragga pour certians artistes résolument « fusion » comme le groupe DLG. Souvent décriée comme n’étant lus de la Salsa, cette tendance a pour mérite d’être extrêmement populaire auprès d’un public latino jeune, qui de ce fait revient vers la Salsa.
  • La Salsa cubaine : La Timba  A Cuba, le mot Salsa est très peu utilisé pour parler de musique. On continuera à parler de Casino ou de Son. Celui-ci sera modernisé par le groupe de Juan Formelle, Los Van Van et s’appellera d’abord Songo, avant de devenir la Timba à la fin des années 1980, vec NG La Banda. Ce style musical se caractérise par une forte composante rythmique et des influences de jazz et de funk.
  • La Salsa Colombienne : dans les années 80, alors qu’aux Etats-Unis, la Salsa connait une période de creux qui semble annoncer sa fin, la vague salsera frappe la Colombie, la ville de Cali élue comme capitale. La salsa colombienne, dans son ensemble reste encore aujourd’hui proche des racines « classiques » avec des textes largement narratifs, et dans sa diversité, conserve un son qui lui est propre.

Bien sûr la salsa ne se limite pas à ces quelques parties du monde, elle est aussi jouée dans toute l’Amérique Latine mais aussi en Europe et en Asie. Elle est en constante évolution et fusionne souvent avec de nouveaux courants musicaux.

 

LA CLAVE

La caractéristique la plus extraordinaire et unique de la musique cubaine, de la salsa et d’autres musiques latino-américaines comme la musique brésilienne est le concept binaire de cellule rythmique appelé clave. Cette cellule est souvent jouée avec l’instrument connu comme claves qui consiste en deux morceaux de bois cylindriques que l’on frappe ensemble, ou par d’autres instruments.

 

LA DANSE

On distingue, parmi les multiples manières de danser la salsa, 3 styles principaux :

  • le style cubain (danse appelée Casino à Cuba), les plus couramment pratiqué en France
  • le style colombien, plus nerveux et légèrement sautillant, très pratiqué en Amérique Latine
  • le style dit « portoricain », le plus courant dans le monde latino-américain, dont la caractéristique est de respecter une ligne de danse.

LE STYLE CUBAIN (ou CASINO)

Il vient de la danse Casino des années 1950 et prend ses racines dans le « Son cubain » : très africain « dans le sol », les gestes sont économisés – on peux le danser dans des encroits bondés-, les passes épurées, il n’y a pas de jeux de jambes. Le couple se déplace essentiellement en décrivant des cercles successifs. C’est avant tout une danse de la rue, opulaire, sociale. Il se danse normalement sur le temps « 1 », au contraire du son cubain traditionnel où le 1 est suggéré par une mise en suspension du corps. La Rueda de Casino, une variante de ce style, consiste en des rondes (rueda) de couples où un meneur annonce les passes à venir. Tous les danseurs effectuent ces passes en même temps, de sorte que les danseurs changent fréquemment de partenaires.

LE STYLE COLOMBIEN

Il est le plus commun en Amérique Latine. Beaucoup de pas sont effectués « en miroir », avec très peu de passes et des pas sautillés. Les jeux de jambes sont généralement plus complexes que pour les autres styles, tirant parfois vers le twist.

SALSA DITE « PORTORICAINE »

L’appelation salsa « portoricaine » ou (porto) est typiquement française. Ce style ne vient absolument pas de Porto Rico mais des Etats-Unis. Ce style regroupe plusieurs sous-classes principales : le style L.A. se danse « sur le 1 alors que le style New Yorkais et le style Palladium se dansent « sur le 2 » (suspension 2 3 4, suspension 6 7 8) comme le spas de danse du Son cubain dont il est directement issu.

LE STYLE NEW-YORKAIS

Dans le style new-yorkais, on respecte une ligne de danse. Il s’agit du style où la danseuse tourne le plus sur elle-même. On peux le qualifier de plus démonstratif : il inclut en particulier de nombreux jeux de jambes (shines). Ce style de salsa se danse « sur le temps faible (2ème temps) », ce qui signifie que le changement de direction (le break) s’effectue sur le 2ème temps. Il dérive du Mambo.

LE STYLE LOS ANGELES

Le style de Los Angeles (L.A style) est ropche du style New Yorkais,mais se danse sur le « 1 » et peut-être acrobatique.

Cependant, il ne faut pas perdre de vue que la sala est avant tout une danse spontannée. En définitive, peu importe le style, tant que les danseurs vibrent ensemble sur la même musique.

 

LE MOT « SALSA »

De nombreuses souces désignent le titre du son cubain « Echale Salsita » du Septeto d’Ignacio Pineiro comme étant à l’origine du mot salsa. Or, si le son est bien l’ancêtre de la salsa, le mot salsa n’est pas encore utilisé pour désigner une musique, et dans ce morceau, il a juste la signification du mot espagnol salsa (sauce).

Dans les années 1940, les cubains désignent par salseros des musiciens qui jouent dans différents groupes mais il est encore trop tôt pour parler d’un genre salsa.

En 1961, Cal Tjader et Eddie Palmieri publient un album intitulé Salsa Del Alma, Soul Sauce, en anglais.

En 1962 Puppi Legarreta sort un album intitulé Salsa Nueva con Pupu Legarreta.

En 1966, lors d’une interview de Richie Ray et Bobby Cruz à la Radio Difusora du Vénezuela Richie répond que leur musique est comme la sauce ketchup, et l’animateur Phidias Danilo Escalona reprend le terme de sauce (salsa).

Cela dit, le mot SALSA n’est vraiment utilisé qu’à partir de 1973 lorsque Izzy Sanabria (illustrateur des pochettes de la Fania) l’utilise dan sle magazine Latin New Yord (LNY) comme un mot nouveau pour désigner la musique latine, et que le label Fania l’utilise à son tour.

En août, le concert des Fania All Stars au Yankee Stadium est filmé et sortira sour le nom « SALSA » en 1976.

Le 17 novembre 1973 ( 18h30) démarre à la télévision new-yorkaise le « SALSA TV SHOW » sur le canal 41 (WXTU). Le DJ Polito Vega anime « 100% Salsa » sur la radio WBNX. Larry Harlow enregistre un album intitulé « Salsa ». Désormais, cette musique (qui existait depuis quelques annes déjà) porte un nom.

Le mot « Salsa » s’est vu donner un tas de définitions différentes : pour certains, il s’agit de la fusion de plusieurs rythmes (mais il s’agit plutôt d’une confusion avec le « melting pot »  ; pour d’autres : un genre musical (dérivé du son montuno) – une étiquette commerciale – une famille plus ou moins large de genres musicaux, (elle inclut la plupart des musiques cubaines, la bomba et la pleina de Porto Rico, la cumbia et le vallenato de Colombie, la Bachata et le Merengue dominicain), mais certains y incluent finalement outes les musiques tropicales.

 

Source : Racines musicales cubaines SUAPS – Université du maine

http://www.univ-lemans.fr/_resources/VIE_ETUDIANTE/pdf/suapspdf/ddanse.salsa.bis.pdf

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