La TIMBA

Il vous est arrivé sans doute de danser la « salsa » sur de la « Timba » sans le savoir.

Voici ci-après un article qui traite le sujet.

La source ? https://www.cubania.com/blog/cubania-2/post/la-nouvelle-machine-de-la-timba-cubaine-269

Cela pour être honnête car pour traiter ce sujet complexe, il faut être musicologue, musicien, cubain peut-être, journaliste spécialisé dans la musique !

TIMBA.com, visité par plus de 500 000 personnes par an, est le plus important site numérique sur la musique et la culture cubaines. Le site, propriété de musiciens et géré par des musiciens, compte des correspondants à La Havane, à Miami, à New York, à San Francisco, à Santa Cruz et à Porto Rico, ainsi qu’en Suisse et en Allemagne. Cette équipe singulière met à votre disposition des informations sur les concerts et les manifestations et sur Cuba, entre autres. Réputé pour les articles techniques qui abordent chacun des aspects de la musique, TIMBA.com constitue la source d’informations par excellence pour ceux qui ne se lassent jamais de TIMBA. 

Maykel Blanco Cueva, Havanais de naissance, diplômé de percussion des écoles de musique, directeur de Salsa Mayor, a commencé à diriger son premier groupe à l’âge de 15 ans, après avoir appris à jouer du piano empiriquement pour pouvoir arranger les chansons qu’il composait. À 23 ans, il a créé Salsa Mayor, dont il est le directeur, le compositeur, l’arrangeur, le pianiste et le choriste. Un an et demi après sa création, Salsa Mayor fait irruption dans le monde de la timba avec son premier CD Recoge y Vete.

Plus tard, en octobre 2007, le groupe fête son troisième anniversaire avec un concert spécial dans le Salon Rosado de La Tropical, aussitôt après sa première tournée en Europe et à la veille de la parution de son troisième CD, Anda y Pégate. Salsa Mayor est connu comme « la nouvelle machine de la timba cubaine », l’un des nouveaux créateurs de musique à Cuba. Même si le nom du groupe fait allusion au terme générique de « salsa », il est incontestable que sa musique est une véritable timba cubaine.

Les origines de la timba

La timba a son origine dans la rumba cubaine. Derrière les trompettes et le rap, on entend les rythmes africains qui ont pratiquement demeurés inchangés au fil des ans. Bien entendu, la timba ne se limite pas à cela. En fait, la densité sophistiquée est l’un de ses traits distinctifs. N’oublions pas que nous parlons de musique pour grands ensembles.

Dans les années 1940 et 1950, certains musiciens cubains sont allés s’installer à New York en emportant le mambo avec eux. D’autres musiciens new yorkais d’origine hispanique, notamment des Portoricains comme Tito Puente et Tito Rodríguez, sont venus les rejoindre. C’est alors que le mambo acquiert un son nettement new yorkais qui s’est par la suite répandu tout au long des États-Unis avec la célèbre « fureur du mambo ». Les ménagères fréquentaient les académies de danse de Arthur Murray et l’orchestre de Ricky Ricardo jouait du mambo dans le très populaire show télévisé I Love Lucy.

Dans les années 1960, les jeunes musiciens new-yorkais ont enrichi le mambo de paroles à teneur sociale et d’éléments musicaux de Porto Rico et de la République dominicaine, en particulier des rythmes autochtones tels que la bomba, la plena et le merengue, ainsi que le jazz, le rock et la musique disco. Ce mélange chaud de sons a été baptisé « salsa ». Au cours de la décennie suivante la salsa n’a pas cessé d’évoluer et de se populariser. Elle s’est répandue par la suite dans le monde à travers l’Amérique latine et les Caraïbes – en particulier la Colombie, devenu centre de création de la musique salsa. Elle s’est aussi installée au Japon, où l’on trouve plusieurs orchestres de salsa de portée internationale, formés totalement de musiciens japonais.

À cette époque-là, les orthodoxes cubains étaient d’avis que la musique salsa n’existait pas. Les puristes, pour leur part, disaient que la salsa n’était qu’une déformation du son cubain, alors que pour les extrémistes le mambo n’était même pas un style indépendant. Or, toutes ces conceptions changent au début des années 1980 lorsque des musiciens comme Elio Revé et Adalberto Álvarez commencent à introduire des sons typiques de la salsa dans leurs compositions. C’est alors que voit le jour NG La Banda (nouvelle génération). Ce nouvel ensemble prend la salsa de New York en l’enrichissant de sonorités du groupe de jazz latin cubain Irakere, reconnu pour son caractère innovateur, en utilisant les voix des choristes comme s’il s’agissait d’instruments rythmiques, en accord avec le rap qui venait de naître aux États-Unis et y incorpore les influences classiques apprises à l’école par tous les musiciens cubains. Voilà la genèse de la timba.

Le « mouvement » est devenu le dernier cri. D’autres noms ont fait irruption dans le monde de la salsa dont Issac Delgado, Klímax, Manolín El Médico de la Salsa et bien d’autres. Des renégats musicaux, comme Los Van Van, ont changé leur son unique en y incorporant la nouvelle sonorité dans leur répertoire. De nouveaux groupes, comme Bamboleo, Paulito FG et Manolito y su Trabuco, sont entrés en scène avec leurs versions particulières de la timba.

La timba, un phénomène mondial

Voyons ce qui se passe actuellement. La timba est devenue un phénomène mondial. Des groupes locaux jouent de la timba dans le monde entier, encouragés souvent par les orchestres cubains en tournée, comme Salsa Mayor, dont le but ultime est de faire danser les gens. La formation de Maykel en tant que percussionniste peut être perçue dans la cadence énergique, les registres complexes de la contrebasse et les rythmes persuasifs du piano, influencé sans conteste par cette légende de la musique cubaine qu’est César “Pupy” Pedroso (ancien membre de Los Van Van, Puppy est le directeur de l’orchestre Puppy y los que son son).

L’interaction de la section rythmique attire les danseurs sophistiqués de La Havane, mais elle est suffisamment transparente pour ceux qui ne connaissent pas la timba. La musique de Salsa Mayor se caractérise parfois par son humeur, parfois par son sérieux et par les paroles des chansons – saupoudrées d’une bonne dose de références à la culture et à la religion afro cubaines – qui abordent la danse, la musique, les relations et la vie à Cuba.

Salsa Mayor a été souvent comparé avec Los Van Van, ce dont sont fiers ses membres car pour les musiciens cubains Los Van Van est quelque chose d’inaccessible. La comparaison est aussi frustrante. Salsa Mayor aimerait être réputé pour ses apports au développement de la timba. De l’avis de « El Noro », soliste principal, la plupart des jeunes musiciens de timba optent pour un style popularisé vers la fin des années 1990 par des ensembles tels que NG La Banda et La Charanga Habanera, alors que Salsa Mayor est resté plus attaché aux racines du son, suivant la tradition de Los Van Van et de Manolito Simonet y su Trabuco.

À cet égard, Maykel Blanco exprime : « Lorsqu’on présente un produit pour la première fois […] il y a toujours quelqu’un qui établit des comparaisons, qui essaie de vous classer, de vous cataloguer. De fait, lorsqu’on écoute le produit plusieurs fois, on commence à déceler les différences entre un compositeur et un autre. » Selon Maykel, son groupe a introduit des innovations, notamment pour ce qui est de la percussion.

« Une nouvelle chanson est maintenant écoutée en Europe, Anda Pégate, qui contient un peu de tout : polyrythmie, percussion, harmonie… À mon avis, il s’agit d’une chanson expérimentale », signale Maykel. L’expérience a remporté des résultats positifs. Alors que les fans attendent la sortie du nouveau CD, Anda Pégate, Salsa Mayor se produit à la Casa de la Música de Galiano, dans Centro Habana, et à la Casa de la Música de Miramar.

Texte de www.timba.com

Collaborateurs : Michelle White et Kevin Moore

Edition : Michael P. Lazarus

(michael@latinpulsemusic.com)

 

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